• De la chaleur...

    De la Chaleur…

    Jean-François impassible, debout à la fenêtre de sa chambre, regarde l'eau glacée du fleuve couler devant lui...

     

    À l'abrie des intempéries,  il prenait des grandes bouffées d'air. Ses muscles encore tendus et les mains au visage, il savourait les derniers parfums de ses mains…

     

    La nuit passée lui fût généreuse malgré sa froideur qui lui était propre. C’était comme si le fleuve défilait devant lui des souvenir dépourvus de chaleur.

     

    Quelle nuit, quel désarrois à penser à tant de temps perdu à chercher l'amour… Que de conjectures pour anticiper quand l'amour allait se présenter à lui… Qui sait ?  Cette nuit fût la première et peut-être la dernière de sa trop courte existence…

    Il était hanté par le souvenir d'avoir possédé ce qui ne lui appartenait pas… Avoir tenu dans ses bras les fruits d'une passion passagère lui redonnait l'âme qu'il avait pensait perdue à tout jamais…


    Pourtant ce soir il avait tout préparé.  Il avait tout prévu et au dernier moment,  il avait perdu tout sa froideur d'homme pour laisser place à la chaleur, à une chaleur qui ne connaissait pas…

    Il était 7 heures quand Mélodie frappa à sa porte. Son corps tremblait comme une feuille à l’automne malgré qu’il connaisse bien ce qu'il devait faire pour séduire cette dame. Il était doué avec les mots, les compliments. Il était tout autant habile à la cuisine et lui avait préparé un repas avec beaucoup de raffinement.


    Quand il ouvrit la porte, la belle Mélodie fut emportée par des parfums de mers entremêlés à des épices envahissantes qui lui rappelaient son coin de pays natal. Après l’accueil très courtois,  Mélodie jette nonchalamment son manteau sur celui que Jean-François avait oublié en rentrant.

    En balayant rapidement la pièce de son regard, Mélodie apprécie le gout raffiné de son ami :  une bouteille de Beaujolais premier cru qui accompagne un bouquet de roses roses disposées sur table dont la mise en place respecte les règles de l’art… Près de la cuisinière, elle aperçoit la chère fraiche d'un rôti et d'un saumon prêts à être cuits.


    Jean-François avait, en tête, répété mil fois ses gestes et mesuré ses paroles et était fin prêt à recevoir cette si jolie dame chez lui…

     

    Il l'avait côtoyée, observée secrètement et imaginé mil fois ce moment. Mais en voyant se pencher pour dénouer ses bottes de suède,  il fût séduit par son corsage noir lui serrer la poitrine tout en gonflant sa féminité devant lui.

     

    Tous ses préparatifs et tous ses mots tant étudiés, disparurent progressivement à chaque respiration que cette femme prenait. Il était gelé comme l'eau de la rivière par cette froide soirée de mars qui n'attend que le dégel pour reprendre son cours.


    Mine de rien, Mélodie surprit le regard gourmand de son hôte. Embarrassé par sa maladresse,  Jean-François reçu la bouteille de vin que Mélodie lui tendait:


    -ah du blanc, justement! Il ira bien avec l’entrée que je t'ai préparé.

    Mélodie talonna son hôte lorsque le jeune homme prit la direction de la cuisine. Ils marchaient au diapason. Dans la jolie pièce, seulement éclairée à la lueur des chandelles, la musique du salon se faisait presque inaudible…

     

    Toutefois, les respirations se faisaient bien profondes et de plus en plus perceptibles. Avec élégance, Jean-François saisit l'ouvre bouteille pour insérer le tire-bouchon à la tête de la bouteille. Sa chemise entre ouverte à la lumière tamisée laisser entrevoir son torse blanchit par la froideur de l'hiver.

     

    À cette vision Mélodie frémit et posa un regard profond sur les mains habiles de son hôte. Que ces mains évoquaient tant de  mots qui la caressait depuis toujours. Comme elle avait souhaité que ses mains s'attardent tendrement sur sa peau. Son corps brulait d'envie depuis leur dernière conversation.




    Au son du bouchon, ils échangent de tout et rien avec humour et amitié tout en prenant un verre assis côte à côte sur le sofa... Les jambes entrecroisées, Mélodie balance sa jambe vêtue de ses plus beaux talons hauts.

     

    Le froissement des bas de nylon trouble tellement l’hôte qu’il a peine à  construire des phrases sensées… Tout en tentant de contenir son désir, il se concentre sur le récit de la belle Mélodie  qu’il trouvait si fascinante..

    Le temps est suspendu… Une atmosphère délicieusement surchargée... Jean François est heureux de réaliser que la soirée et surtout le plaisir vont s’allonger…  L’entrée, le repas et bien d’autres délices les attendent…

    Il avait pris tant de soin à préparer ce moment quand dans le fond, il n'attendait que la chance de se glisser tout près d'elle, de sentir son parfum et de toucher ses longs cheveux. Il avait imaginé cette occasion unique de mille façon… Il rêvait de la prendre et de se réchauffer le cœur pour d’interminables moments voluptueux…

    Pour assurer sa place privilégiée auprès de sa si jolie invitée, Jean-Francois jouait ses cartes une à une. Il invite sa belle Eve à prendre place à table. Prudent et rassurant à tous ses gestes, à la fois détendu et parfois tremblant de désir, il sert l'entrée suivi du saumon.  Enivré par tous ces parfums et aussi des effluves capiteuses du vin, il sent monter en lui un désir de plus en plus fort… Voire incontrôlable ! 

     

    Pendant le repas, leurs regards se font de plus en plus caressants…  Tout en lui partageant une confidence, il en profite pour prendre sa main et la câliner tout doucement du bout des doigts. Il enlève ses lunettes et de ses yeux pers communique à sa belle interlocutrice tout le désir qu’il éprouve pour elle.


    Subtilement, élégamment, elle lui répond en frôlant ses jambes contre ses pantalons sous belle nappe de lin.  Ils peinent à contenir tous les deux un long soupir qu’ils finissent par échapper simultanément… 

     

    Comme la chaleur d'un braisier, ce vent de chair les grise et les stimule… En proie du désir qui a envoûté leur raison, ils s’approchent… D'un mouvement félin, comme celle qui attrape sa proie, il tire la chaise de Mélodie vers lui…


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