• Vision psychanalytique de l'apprentissage

     

    Nous apprenons à dompter la souffrance et la peur... L’apprentissage du vélo ou de la nage sont des étapes importantes dans la maîtrise de nos peurs.  Un accident ou les premières blessures sont des épreuves qui nous permettent de tester nos capacités à surmonter nos souffrances...  L’acquisition de la lecture et de l’écriture nous fait accéder au mode de communication des adultes. L’école nous fait découvrir un autre milieu que la famille et développe notre capacité d’adaptation et d’évaluation. Pas toujours une mince affaire !!! Tout ceci contribue à développer notre pensée, notre capacité de raisonnement et notre autonomie comportementale. Nous passons d’un être de plaisir individualiste à un être social.

     

    L’apprentissage est trop souvent compris comme une somme de connaissances à faire avaler, puis à digérer renvoyant l’apprentissage à une problématique orale où la finalité serait des connaissances sans vraiment les utiliser. Ainsi, nos enfants sont souvent gavés intellectuellement parlant, apprenant avant d’avoir envie d’apprendre. Il paraît plus urgent de développer le désir d’apprendre que d’en faire des singes savants. « Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine » disait Montaigne.

    Obliger d’apprendre sans désir correspond à un viol intellectuel et tue ce même désir d’apprendre. L’apprentissage devrait avoir pour but d’initer :

     

    • À observer, à affronter l’inconnu et à expérimenter,

    • À analyser les situations, les conditions de l‘expérience et à évaluer les risques

    • À s’organiser en expérimentant des méthodes de travail et à s’initier à des techniques d’apprentissage,

    • À faire des bilans des expériences, leurs résultats et à s’initier à des méthodes d’évaluation

     

    Nos expériences nous apportent des plaisirs nouveaux, des souffrances nouvelles et nous permettent de mieux nous connaître, de tester nos capacités et nos limites et d’identifier nos richesses et nos faiblesses.

     

    L’échec est souvent perçu comme honteux et culpabilisant, en particulier par les parents qui projettent sur leurs enfants leurs propres échecs, leurs souffrances et leur sentiment d’impuissance. Pourtant, des échecs évalués sans culpabilité et sans dévalorisation dépendent nos progrès, nos réussites ultérieures. Comment pouvons-nous apprendre à marcher sans jamais tomber ! Certes, un enfant a besoin d’être protégé des souffrances qu’il ne pourrait pas assumer... Mais un enfant surprotégé est un enfant aliéné aux prises avec l’angoisse et le sentiment d’impuissance. Il a besoin d’exprimer sa curiosité, d’aller vers l’inconnu et surtout, de prendre des risques dont ces derniers sont liés à sa pulsion de vie.

     

    Il revient à l’éducateur de s’adapter à l’enfant, de reconnaître et respecter son rythme, ses désirs, ses capacités, ses limites et ses souffrances. Cela ne signifie pas qu’il doit éviter de le faire souffrir ou de le mettre en difficulté...

     

    Cela indique l’importance de chercher un sens aux actes, aux réussites et surtout aux échecs... Le rôle d’éducateur est donc d’aider l’apprenant à cheminer vers son autonomie, en l’initiant, en valorisant toutes les expériences et en l’aidant à les évaluer positivement.

     

    « Les enfants sont notre désir d’amour et de vie qui ont pris corps et se sont échappés de nous-mêmes. Ils nous sont confiés pour les protéger quand ils en ont besoin et les aider à prendre leur envol et devenir autonomes au point de ne plus avoir besoin de nous matériellement et affectivement » Gibran

     


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